Aujourd’hui parlons du rap. Si je me suis détournée de ce genre musical il y a déjà bien des années quand le rap « commercial » est devenu franchement mauvais, en toute subjectivité, je suis néanmoins ravie cette année d’avoir fait la découverte d’un rappeur engagé, lors d’une manifestation anti-corrida. Je vais donc vous parler de Res Turner.
Au moment où j’écris ces lignes j’en suis encore émue. Si l’on se renseigne un peu sur l’homme qui se tient derrière le micro, nous découvrons le profil d’un défenseur des animaux, végane, anti-corrida, militant, antispéciste, écolo… Dans ses deux derniers albums, « Caractère animal » (2013) et « Ouvrez les cages » ( 2016 ), nous retrouvons donc ses convictions dans les textes, et cela donne un résultat très original mais aussi très poignant. Et quels textes ! Si je devais vous conseiller une première écoute, je choisirais « Earthlings 2 » dont le texte et l’accompagnement nous assènent une véritable gifle.
Et ce choix n’était pas facile car à chaque nouveau titre que je découvrais, je bondissais littéralement sur mon fauteuil. Bref, des couplets très engagés, engendrés par un stylo incisif , prennent la parole pour ceux qui ne le peuvent pas. Et au final, même si le rap moderne et commercial semble l’avoir oublié, c’est bien ça que l’on attend du rap au départ. Une musique qui dénonce, qui se bat, qui se soulève pour mettre en lumière les inégalités, les injustices et les souffrances que subissent les silencieux et les méprisés.
En plus d’un texte qui nous hérisse les poils des bras, nous avons un accompagnement magnifique et très bien choisi. Avec ces voix d’opéra et ces violons, nous nous retrouvons avec une impression de mélange entre classique et rap. Recette qui, si elle existe déjà, a toujours autant de succès à l’écoute. On peut dire en tout cas que l’instrumental contribue à donner cette sensation de gravité, de grandeur, qui s’accorde parfaitement au texte.
« La fable de la morlette » , « Mal de Terre« , ou encore le morceau crée pour la campagne anti-fourrure « Vire ta capuche« , « Destins croisés » (2017) qui pousse l’interprétation du texte et la dénonciation du déni encore plus loin. Autant de titres aussi percutants venant confirmer que Res Turner est un vrai rappeur, celui que personnellement, je n’attendais plus. Merci pour son engagement, pour sa vérité, et pour la sincérité écorchée dont il fait preuve dans ses morceaux.