Il est de ces morceaux qui nous évoquent un lieu, un souvenir, une odeur… Quand j’ai demandé à un ami des idées pour mon article de la semaine, il m’a renvoyé sur cette chanson. Le nom ne m’évoquait rien de particulier, mais en l’écoutant j’ai immédiatement reconnu cette rythmique des îles et cette voix des dimanches de paresse au soleil.
Pour moi, c’est un trajet en van, les pieds sur le tableau de bord, profitant du soleil d’hiver à travers le pare-brise, roulant à travers les pêchers en direction de la montagne. Et vous, que vous évoque-t-elle ? Une odeur de sucre de canne ? Une plage déserte ? Des fleurs qui ploient sous la chaleur ?
Ce qui est extraordinaire dans cette chanson, c’est la tonalité musicale résolument légère, aux accents du sud et aux odeurs d’été, qui se retrouve aux antipodes d’un texte évoquant l’expulsion des autochtones d’une île, l’affrontement de l’urbanisation, de la modernité, face à la ruralité et à la simplicité d’une vie authentique. La voix quelque peu traînante du chanteur n’aide d’ailleurs pas forcément à se focaliser sur les paroles, il m’a fallu plus d’une écoute pour mieux appréhender son texte. Néanmoins, le mélange d’une musique « latino-tropicale-manouche » et d’une histoire brutale, pourtant narrée d’un bout un à l’autre avec une douce lenteur, est particulièrement intéressant car il propose un morceau loin de l’aliénation commerciale qu’il nous est de plus en plus compliqué d’éviter. (Oui, il m’a été difficile de cibler un genre bien précis pour cette musique, donc je vous propose un pot pourri musical à la place).
Je vous laisse donc apprécier la philosophie de cette musique, en sirotant un petit verre de rhum et vous souhaite un agréable week-end !
