Chanteur emblématique algérien inspiré par différents styles, tels que le raï, le chaâbi, la techno, le rock’n’roll et le punk, le grand Rachid Taha est décédé cette nuit d’une crise cardiaque dans son sommeil, à son domicile des Lilas en Seine-Saint-Denis. Il était âgé de 59 ans. L’équipe de Music Covers & Creations adresse ses pensées les plus émues à sa famille et lui rend hommage…
C’est à Lyon que commence l’aventure musicale de Rachi Taha, natif de l’Oranais. Il travaille alors à l’usine Thermix, et y fait la rencontre de Mohammed et Moktar Amini.
Avec eux, il forme, en 1981, le groupe Carte de séjour qui prendra sa forme définitive avec l’arrivée, en 1982, de Jérôme Savy, prônant l’intégration et la tolérance envers les immigrés.
Le quatuor participe notamment à la Marche pour l’égalité et contre le racisme de Paris à Marseille. Ils décident de diffuser leur musique à plus large échelle, en sortant, en 1984, leur premier album intitulé « Rhorhomanie« .
En 1986, Taha et Carte de séjour défraient la chronique en reprenant « Douce France« , une chanson que Charles Trenet interprétait en 1943 pour soutenir le moral des prisonniers français et des jeunes gens réquisitionnés pour le STO dans les territoires du Troisième Reich.
Le texte de la chanson fut distribué aux députés de l’Assemblée nationale. Le groupe se dissout en 1989 et Rachid Taha entame une carrière solo avec la sortie, en 1991, de son premier album « Barbès » qui sera suivi de 8 autres opus dont le dernier en date, en 2013, « Zoom » produit par Justin Adams. Celui-ci contient notamment des hommages à Elvis Presley et Oum Kalsoum et permet à Rachid Taha de voyager de plus belle, en donnant de nombreux concerts, partout dans le monde, entouré de nouveaux musiciens : Maxime Delpierre (guitare), Juan de Guillebon (basse) et Kenzy Bourras (claviers). Les autres, fidèles au chanteur, complètent l’équipe : Guillaume Rossel (batterie), Idriss Badarou (basse) et Hakim hamadouche (mandoluth).
En 1998, il sort un album live « 1, 2, 3 Soleils » en compagnie de Khaled et Faudel (notamment sur les tubes « Ya Rayah » et « Abdel Kader« ).
En 2015, Rachid Taha écrit en collaboration avec Kenzy Bourras des musiques de films français et fait aussi des apparitions dans certains longs-métrages.
En 2016, Rachid Taha reçoit un trophée des Victoires de la musique pour l’ensemble de sa carrière.
En 2017, tout en donnant des concerts, il s’associe avec son ami Rodolphe Burger et crée le groupe CousCous Clan. Un nouveau batteur, Franck Mantegari, remplace Guillaume Rossel à ses côtés.
Cette année, il s’était produit à l’Institut du monde arabe à Paris pour donner un concert unique en hommage à Dahmane El Harrachi.
Pionnier et roi du rock’n’raï, Rachid Taha a enchanté la planète au cours de ses 35 années de carrière. Nul doute que ses fans garderont son sourire et sa voix dans leur coeur, du local à l’universel… RIP.
Les premiers hommages
Olivier Nusse, CEO Universal Music France
Un Grand Artiste d’une Intelligence et d’une Générosité Exceptionnelles nous a quitté. Ses tubes “Douce France” , “Voilà, voilà”, “Ida” et bien d’autres marqueront nos mémoires à jamais. Comme l’homme simple, amoureux des gens, infatigable frondeur que fut #RachidTaha pic.twitter.com/aa6SwgXgAC
— Olivier Nusse (@OlivierNusse) 12 septembre 2018
Benjamin Biolay
Yodelice
Fred Musa, animateur radio Skyrock
Souvenirs de sorties nocturnes , souvenirs de rai suprême avec lui, souvenirs de l’homme qu’il était .. Merde, Rachid Taha vient de partir, trop tôt…Force à sa famille, ses proches , ses amis…?
— Fred Musa (@fredmusa) 12 septembre 2018
