Sur Music Covers & Creations, on a souvent la chance de rencontrer d’incroyables talents. Parmi eux, incontestablement, nous avons littéralement craquer pour Maëlle Rouifed.
Chanteuse et musicienne intermittente du spectacle depuis 3 ans, cette dernière est un beau jour venue frapper à la porte de l’une de nos messageries, en proposant un cover reggae du grand Bob Marley.
Tout de suite, la magie et son magnétisme ont opéré. Mais nous étions loin de nous imaginer que Maëlle en avait encore beaucoup plus sous la semelle.
En fait, Madame est une multiinstrumentiste de génie, une touche-à-tout, comme on dit, oui mais sauf qu’elle est aussi une très grosse bosseuse, perfectionniste plus que dans l’âme et que quand elle se lance dans un projet elle le fait à fond, non sans audace et ce grain de folie qui fait la marque des plus grands artistes.
Sa générosité et son sens de l’innovation, couplés à l’art de jeter des passerelles entre les cultures, nous ont scotchés à bien des égards. Et puis que dire de sa voix. Cette voix pleine de peps qui sait nous transporter au gré d’un univers oscillant aisément entre reggae, swing, jazz ou bossa.
Cette voix haut-perchée dont l’authenticité a fait écho du signal d’Écouves au pic du Canigou, en passant par le Djurdjura, tous trois points culminants et emblèmes de ses racines.
Cette même voix qui s’est prêtée au jeu des questions-réponses, pour notre plus grand plaisir…
Maëlle, comment ta passion pour la musique est-elle née ?
Je suis issue d’une famille de musiciens, et j’ai commencé la musique assez tôt. J’ai eu de très bons professeurs qui ont su transmettre leur savoir-faire pratique, technique et théorique avec passion…
Et malgré la rigueur et discipline imposée lors de l’apprentissage qui m’a parfois été difficile à accepter étant jeune, la passion est née lorsque l’instrument (ou la voix) a commencé à « sonner » vraiment, avec finesse, créant des sentiments de « beau », d »harmonie », des émotions puissantes et nourrissantes.
Comment as-tu décidé de t’essayer et de pratiquer plusieurs instruments ?
Petite, j’ai choisi en premier lieu de rentrer en classe de percussions. Parce que cet instrument (ou plutôt CES instruments car en classe de percu, on pratique la batterie, le marimba, les timbales, le xylophone etc…) était le reflet de mon tempérament à l’époque : il fallait canaliser l’animal très remuant que j’étais et lui faire tapper sur quelque chose d’autre que… sa soeur hahaha (ça a marché oui oui oui !).
J’ai aussi pris des cours de chant dès mon entrée au conservatoire. Puis plus tard, vers 10 ans, je suis tombée en amour pour le violoncelle et ai pris quelques années de cours tout en poursuivant la percussion.
J’ai aussi pris quelques cours de guitare afin de pouvoir m’accompagner au chant.
Et enfin, j’aime faire de nouvelles expériences acoustiques, j’ai donc tendance à tester tout ce qui me passe sous la main (kora, didgeridoo, accordéon diatonique, basse, etc…).
Parmi ces différents instruments as-tu une préférence ?
Il est à la fois délicieux de chanter car il n’y a pas besoin de support instrumental intermédiaire pour créer des sons, mais il est aussi extrêmement plaisant de sentir les sensations et les vibration d’un violoncelle, … ou de s’accompagner avec une guitare… et de pouvoir aborder des styles différents selon les instruments….. alors non, je n’ai pas de préférence.
Quelles sont tes influences musicales ?
Vaste ! J’ai baigné dans la musique ancienne étant petite alors il y aura toujours un truc un peu baroque en moi à mon insu haha.
Mais aussi, j’ai toujours été totalement transportée par la world-music (J’entends par là les styles qui véhiculent une culture, une langue, des sonorités étrangères. Inde, Afrique, pays de l’Est, hispanique, Grec, Corse, Australie, etc…).
J’écoute beaucoup ces styles et cela influence et nourrit mes créations artistiques.
Avec quel(le) artiste rêverais-tu de collaborer ?
Lorsque l’on a envie de collaborer avec quelqu’un, c’est parce que l’on admire son travail, n’est-ce pas ?
Il y a tellement d’artistes que j’admire. De grands noms mais tout autant des personnes réservées qui m’entourent et qui ont un talent inouï…
Cependant, je n’ai encore jamais osé songer à collaborer avec eux…
Dans ton répertoire, plutôt covers ou créations ?
Aujourd’hui, j’aime créer, mais pas seule. J’aime partager les idées avec d’autres et faire naître un morceau de nos cerveaux multiples. Ca c’est ma réponse aujourd’hui… Tout évolue.
Et aujourd’hui, je prends aussi un plaisir fou à faire des covers seule avec mon matos et mes instrus. Créer des arrangements m’amuse beaucoup.
Quelle est ta chanson préférée ?
J’ai tellement mais tellement de « chansons préférées » que je ne peux répondre à cette question que dans l’instant présent. Mais jouons le jeu. Paf, association d’idées, je pense à Titi Robin et à son morceau instrumental « Payo michto« .
Comment l’idée de ton cover du titre « Rockadown » de Vanupié est-elle née ?
De l’envie de faire le cover reggae d’un très chouette type…
Qu’est-ce qui t’inspire dans ta démarche de composition ?
Ma source d’inspiration est la volonté de transmettre quelque chose de très positif, de partager et faire ressentir à d’autres ce que je ressens en profondeur, quelque chose qui me fait vibrer… Ce qui me donne de l’espoir, ce qui donne un sens. On connait tous la souffrance, et la musique au travers toute sa diversité est non seulement un baume mais elle a de puissantes capacités d’éveil, elle touche l’âme, elle modifie les vibrations , et même si certains peuvent être réfractaires aux termes que j’emploie, dès l’instant où il se sent bien en écoutant de la musique, tout est là.
Quels sont tes projets ?
Mes projets ? Améliorer, toujours améliorer mon jeu, mon chant, expérimenter toujours. Partager des scènes avec d’autres artistes, mais aussi monter un répertoire solo avant 2021 !
Photo Maëlle Rouifed DR