Des t-shirts « Spice Girls » vendus pour collecter des fonds pour la campagne « Justice entre les sexes » de Comic Relief ont été fabriqués dans une usine au Bangladesh, où les femmes gagnent l’équivalent de 35 pence (0,45 USD) l’heure. Ces dernières prétendent, par ailleurs, avoir été agressées et harcelées verbalement, en étant forcées à travailler jusqu’à 16 heures par jour. Les produits de bienfaisance en question portent le message « #IWannaBeASpiceGirl ». Les Spice Girls se retrouvent ainsi au coeur d’une vive polémique sur la toile…
Les fonds recueillis grâce aux ventes de ces t-shirts à 19,40 £ (24,94 USD) seront reversés à Comic Relief afin d’aider à « défendre l’égalité des chances ». L’organisme de bienfaisance, fondé au Royaume-Uni en 1985 par le scénariste Richard Curtis et l’acteur Lenny Henry en réaction à la famine en Éthiopie, doit ainsi recevoir 11,60 £ de la vente de chaque t-shirt commandé et conçu par le groupe de chanteuses britanniques.
Annonçant ce partenariat, les Spice Girls -qui travaillent actuellement à leur retour sur scène- ont déclaré que la cause était importante pour elles, car l’égalité homme-femme a toujours été au cœur de leur démarche.
Mais l’une des employées de l’usine qui a produit les vêtements a récemment déclaré dans les médias : « Nous ne sommes pas assez payées et nous travaillons dans des conditions inhumaines ».
Une enquête dévoile, en effet, que les t-shirts, qui portent également les mots « justice entre les sexes » au dos, ont été confectionnés par des travailleurs gagnant un salaire nettement inférieur à un salaire vital. L’usine appartient en partie à un ministre du gouvernement de coalition autoritaire du Bangladesh, qui a recueilli 96% des voix le mois dernier lors d’une élection politique.
Les membres du girl group vedette des années 90 n’étaient pas au courant des conditions de travail de l’usine.
Un porte-parole des Spice Girls a indiqué que ces dernières étaient « profondément choquées et révoltées » et qu’elles financeraient personnellement une enquête sur les conditions de travail de l’usine. Comic Relief a déclaré que la direction et l’équipe de l’organisme de bienfaisance étaient également « choqués et inquiets ».
Ils ont tous deux déclaré avoir vérifié les références du fournisseur en ligne et de son représentant, chargé de confectionner les t-shirts, mais que ce dernier avait changé de fabricant à leur insu. Le représentant a expliqué qu’il en assumait « l’entière responsabilité » et rembourserait les clients sur demande. Les Spice Girls ont déclaré, de leur côté, que l’entreprise devrait faire don de ses bénéfices à « des campagnes visant à mettre fin à de telles injustices ».
L’industrie du vêtement représente 80% des exportations du Bangladesh et emploie plus de 4 millions de personnes. Bien qu’elle ait contribué à la croissance économique du pays, le secteur est en proie à la controverse sur les bas salaires et les conditions de travail dangereuses.
En 2013, 1 134 personnes avaient trouvé la mort suite à l’effondrement, en raison de défaillances structurelles, du Rana Plaza, un immeuble de 8 étages abritant 6 usines textiles.