« Les musiciens de rue pourraient maintenant faire face à la peine de mort » c’est le titre de l’article que vient de publier sur son blog le rappeur INFIDELIX. Originaire du Texas, ce dernier pratique aujourd’hui son art dans les rues de Berlin, non sans difficultés. Il est notamment connu sur la toile pour avoir fait l’objet de plusieurs vidéos virales dont la « jam session » de folie qu’il avait réalisée dans le métro, quelques années en arrière, avec Elland-M.
« J’écris cet article car, aujourd’hui, une vidéo mettant en scène un violoniste faisant l’objet d’une saisie pour avoir joué de la musique dans les rues de Berlin a été mise en ligne » explique INFIDELIX alias Bryan Rodecker.
« Selon les informations rapportées, les policiers impliqués sont connus pour avoir déjà harcelé et intimidé les musiciens de rue qui se produisent à cet endroit ».
« Une fois, alors que les artistes s’étaient arrêtés de jouer, des policiers ont décidé de saisir leur matériel et, lorsque les musiciens ont essayé de le récupérer, ils ont été agressés et battus ».
Pour INFIDELIX, « ce genre d’attitude du gouvernement contre la musique de rue s’étend à travers le monde. L’Allemagne n’est pas le seul pays où la musique et l’art subissent une oppression constante non seulement dans les rues, mais également dans les salles de classe. Ils se concentrent sur le vieil art et ne permettent pas au nouvel art de prendre sa place ni de continuer à le laisser grandir ».
Et d’ajouter : « La ville de la culture de la rue et des bonnes vibrations a récemment pris un tournant vers ce qui pouvait arriver de pire. Pendant des années, la capitale mondiale de la musique électronique a fourni aux touristes et aux résidents une multitude d’art de rue. Des peintures murales sur les murs des bâtiments à la musique aux coins des rues et des parcs dans toute la ville, Berlin a toujours eu une ambiance culturelle nouvelle qui attire les gens dans la ville et fait sourire chaque jour les Berlinois ».
« Bien que nous soyons nombreux à penser que la musique de rue est autorisée et légale dans la plupart des endroits du monde, elle est interdite. La musique de rue avec amplification s’accompagne d’une lourde peine et il n’y a pas de règles ou de lois régissant l’utilisation de l’amplification dans la rue. En l’espèce, certaines villes sont meilleures que d’autres, en fournissant des zones désignées, des feuilles d’inscription et bien plus aux artistes souhaitant se produire ou exposer leurs œuvres dans la rue. Cependant, de nombreuses villes sont aussi très en retard sur la manière de traiter l’art et la musique dans la rue ».
« L’une de ces villes est Berlin, en Allemagne, qui, au cours des dernières années, a adopté une position plus agressive pour réduire au silence leurs rues. Le bruit constant des sirènes dans les rues n’est pas la question de la provenance du bruit. Le bruit qu’ils veulent contrôler vient du violoniste de la gare ou du guitariste de rue de Warschauer Str.
« Récemment, ils ont envahi les parcs par groupes de 10 ou 20 policiers, infligeant des amendes et saisissant le matériel et les fournitures des artistes. Prendre l’équipement d’un artiste l’empêche de vivre, de générer un revenu et de ne plus jamais se permettre d’acheter l’équipement qu’ils avaient auparavant ».
La France aussi ne semble pas épargnée… En avril dernier, Léo Arguillère Toussaint, jeune musicien parisien aussi talentueux que passionné, avait été verbalisé pour avoir joué de la guitare dans le Jardin du Luxembourg.
« À Amsterdam, j’ai personnellement vu un violoncelliste se faire prendre son instrument à 10 000 euros par la police » poursuit INFIDELIX. « Il était dévasté. L’amende pour sortir le violoncelle était trop chère pour que l’homme puisse payer et il devait rester assis et regarder l’instrument de ses rêves se faire placer à l’arrière d’une voiture de police. Cet homme craignait de ne pas pouvoir se nourrir ni nourrir sa femme puisqu’il n’avait plus aucun moyen de gagner de l’argent. Le gouvernement vient pour ainsi dire de condamner cet homme à la peine de mort ».
INFIDELIX qui avait déjà témoigné de la généralisation de cette situation dans un documentaire produit par Citizen Soldier Entertainment.
« Je veux simplement dire à chaque artiste qui lit ceci de ne pas cesser de faire vivre son art » souligne le rappeur originaire du Texas. Je tiens à dire à tous les partisans qui lisent ceci de continuer à soutenir l’art. Discutez avec votre gouvernement local de ce qui peut être fait pour maintenir la musique de rue en vie et la faire respecter les règles et réglementations en matière de bruit et de revenus. J’ai personnellement été confronté à la brutalité policière et à l’oppression pour avoir partagé ma musique. Dans le monde entier, la police et le gouvernement m’ont menacé et intimidé en ma qualité de simple artiste de rue. Cela doit changer et cela doit changer maintenant ».
« Avec tous les problèmes du monde, pourquoi se concentrer et réprimander spécifiquement la musique de rue ? Pourquoi les artistes doivent-ils être considérés comme des criminels ? ».
Pour soutenir INFIDELIX dans sa démarche artistique :
