Voilà une artiste avec un grand A. Une « one woman band » (femme orchestre) comme on dit dans le jargon.
Ottilie [B] joue de l’accordéon, de la guitare, utilise des loops et un ordinateur portable pour créer un matériau sonore sur lequel elle pose son instrument principal : sa voix.
Des falsettos aigus aux cris primaires, en passant par le chant diphonique mongol, sa gamme vocale lui permet d’exprimer un lien poétique dans la musicalité.
Cela lui permet également de croiser facilement l’esthétique, de la pure chanson française à l’électronique, aux rythmes ethniques et aux références traditionnelles.
Le résultat se situe à un équilibre riche mais fragile, qui ne manque jamais de surprendre. Tout comme la vie elle-même.
« Elle dira qu’elle bricole, qu’elle bidouille de la musique, depuis toujours et dans l’urgence » écrivent Lydie Mushamalirwa & Ln dans sa bio.
Et d’ajouter : « Mais à la voir piloter son laptop de ses pieds nus, traquer toutes ces sonorités du monde qu’elle découpe, colle, superpose et sample à l’infini, on l’imagine sculptrice moderne plutôt que bidouilleuse ».
« Poétique, charnel et intimiste, l’univers qu’elle sculpte avec grâce, nous ballade entre slam et chanson, colère et douceur, violence et sensualité » poursuivent Lydie Mushamalirwa & Ln.
« Elle le fait vivre sur un premier E.P auto-produit, puis un premier album « Histoires d’02« , publié sur le label coopératif Internexterne, repéré par le jury Telerama-France Inter du prix du premier album (2013).
Repéré aussi par l’académie Charles Cros (2015) et par Nicolas Repac qui s’en empare pour réaliser la version trio d’un live qu’elle fait voyager dans toute la France et au-delà (Mongolie, Belgique, Suisse, Norvège, Finlande, île de la Réunion) ».
Son deuxième album « Passage » paru en 2017, entre scansion et poésie, transe electro et chants du monde, se veut une invitation sur les routes hybrides et singulières d’un univers sans frontières.
En février 2020, Ottilie [B] a notamment présenté « Louve« , un spectacle de danse contemporaine de la Cie La Guetteuse dont elle a crée la musique et qu’elle a le plaisir de jouer sur scène aux côtés d’Emeline N’Guyen.
Matières, chants, vibrations et mouvements se mêlent dans cette pièce qui cherche à inviter les femmes à (re)prendre leur pouvoir.
Invitée des Loustic Sessions sur YouTube, elle avait par ailleurs repris son titre « Conte Des Faits« .
Dans un décor naturel et sensationnel, son interprétation en chant diphonique mongol nous a littéralement hypnotisés.
On remercie l’une des nos marraines, Emma Daumas, pour cette sublime découverte « Coup de Cœur« .
Crédit Screenshot : OTTiLiE [B] | Conte Des Faits | Loustic Sessions / YouTube
