L’initiative n’est pas passée inaperçue sur la toile et, dès les premières heures de sa présentation, a suscité un vif intérêt auprès des défenseurs culturels.
11 artistes, originaires de Corse, de Bretagne, du Pays Basque, d’Occitanie, de la Réunion, des Pays Catalans et d’Alsace, ont décidé de revisiter le titre « Nous » de Julien Doré dans leur langue régionale respective, avec un joli accompagnement guitare-harpe.
Il faut dire que depuis la censure par le Conseil Constitutionnel de la Loi Molac, pourtant adoptée à l’Assemblée Nationale et au Sénat, et prônant notamment le développement de l’enseignement immersif de ces langues dites « minoritaires », un mouvement d’ampleur a pris corps aux quatre coins de la France.
Un collectif « Pour Que Vivent Nos Langues » s’est d’ailleurs structuré pour donner encore plus de force à la contestation de cette décision qui rappelle encore une fois la difficulté du gouvernement à reconnaître la diversité linguistique existant dans le pays et la non-ratification de la charte européenne des langues régionales et minoritaires.
À l’appel d’un chanteur et slameur corse, Roland Frias, alias Sibyllin, et de son amie bretonne, un beau projet artistique et culturel est né, autour d’une chanson fédératrice.
« Avec mon amie bretonne Maela Le Badezet, nous avons voulu témoigner, en toute simplicité, notre amour pour notre identité » explique Sibyllin.
« La chanson « Nous » de Julien Doré illustrait bien le message que nous avions à cœur de partager ».
« Partager le plus largement possible, c’est pourquoi nous avons proposé à des artistes tout aussi attachés que nous à leur culture de se joindre à nous et nous les en remercions infiniment d’avoir accepté ».
Et d’ajouter : « On dénombre en France l’existence d’environ 75 langues régionales ! Le Corse, le Breton, le Créole, l’Alsacien, le Catalan, l’Occitan ou encore le Basque en font partie ».
« La transmission est une notion fondamentale pour la pérennité de chacune d’entre elles. À cet effet, l’enseignement immersif se révèle un outil essentiel ».
« La diversité, on le sait, est source de richesse. Nos langues régionales sont un trésor dont la valeur est inestimable ».
« Au fil des générations, elles doivent pouvoir être préservées et vivre avec leur temps ».
Chaque artiste a adapté à sa guise et dans sa langue régionale le tube de Julien Doré.
L’adaptation Bretonne est signée Enora De Parscau et celle en Catalan a été, pour sa part, réalisée par Ramon Faura-Labat, par l’intermédiaire de l’artiste Maëlle Rouifed.
Aux côtés du talentueux tandem Sibyllin / Maela, le Corse et la Bretonne, on découvre l’étincelante Audrey Brouhan, chantant en Créole réunionnais. Elle est la fondatrice de La Voix en Scène, organisme de formation du spectacle vivant.
Une jeune interprète très prometteuse, Lucie Jane, qui chante quant à elle en Catalan.
Très doué, la folk et le blues au coeur, Florian Bauer, révélé par The Voice, la plus belle voix sur TF1, et son fidèle compère Pierre Specker, donnent, pour leur part, de la voix en Alsacien.
Le sympathique Floréal Vaquerin est l’Occitan de la bande et il a du coffre !
La vidéo, montée par John Paldacci, se termine par le chant polyphonique de l’excellent trio basque Kriolinak taldea !
Un grand bravo à tous ces chanteurs et musiciens, militants des langues, pour leur engagement dans ce super projet !