Accueil Initiative Apprendre à improviser au piano en seulement 90 jours, c’est possible avec Impro Musique

Apprendre à improviser au piano en seulement 90 jours, c’est possible avec Impro Musique

Par La Rédaction

À 28 ans, Norton Sonner est un musicien bourré de talent et d’ingéniosité. À travers son projet « Impro Musique« , il propose de partager sa passion à travers la méthode « PLS » (Plaisir, Liberté et Spontanéité) ou comment s’asseoir au piano et jouer un nouveau morceau à chaque fois, sans aucune partition à lire ou à apprendre par cœur… en seulement 90 jours ! Idéale pour apprendre donc à improviser au piano en comprenant la musique. Inspirée de la méthodologie Jaques-Dalcroze, cette nouvelle manière d’appréhender la pratique artistique a déjà fait de nombreux adeptes. L’occasion, pour Music Covers & Creations, d’en savoir plus sur le parcours du protagoniste et sa très belle initiative.

Norton Sonner, comment votre passion pour la musique a-t-elle vu le jour ?

Je pense qu’elle m’a été transmise par mes parents. Ils ont tous les deux faits de la musique plus jeunes, mais surtout, ils en écoutaient énormément. J’ai donc été bercé depuis tout petit par différents styles musicaux. De Supertramp à Pink Floyd, en passant par Dire Straits, Kent, Gainsbourg, Bashung, et j’en passe.

On a presque toujours eu des instruments comme une guitare et un piano à la maison. J’ai alors rapidement commencé à essayer de reproduire les mélodies que j’entendais sur le clavier ou encore avec les flûtes à bec de ma mère. J’aimais beaucoup m’amuser comme ça.

Mais c’est seulement à l’âge de 11 ans que j’ai vraiment commencé la musique. J’ai d’abord appris la guitare. Je voulais monter un groupe de rock avec des amis. Depuis là, je n’ai jamais cessé d’apprendre.

J’ai poursuivi avec le conservatoire puis je me suis sérieusement mis au piano pour mes études professionnelles.

Pourquoi le choix du piano en particulier ?

C’était pour moi la suite logique étant donné que j’ai toujours aimé toucher à tous les instruments qui me passent entre les mains.

J’avais très envie d’apprendre réellement à jouer et connaître cet instrument magnifique. Et pour suivre la formation en pédagogie et rythmique Jaques-Dalcroze, le piano est l’instrument indispensable.

J’ai donc mis un peu de côté la guitare pour travailler plus en profondeur ce-dernier. Tout est basé sur l’improvisation et l’apprentissage par le mouvement. J’ai beaucoup travaillé le lien entre la musique et le mouvement. 

Aujourd’hui, je suis bien plus à l’aise pour improviser au piano qu’à la guitare.

Et j’aime tellement improviser durant mes cours de rythmique à l’école et voir l’effet que ma musique a sur les enfants, que j’ai souhaité transmettre cette carte de l’improvisation qui ouvre les portes d’un nouveau monde musical. Un monde où le plaisir du jeu est omniprésent, tout comme le partage et la spontanéité. Des émotions que je n’avais pas ressenties dans mes études plus classiques.

Quelles sont vos influences musicales ? 

Elles sont très vastes. J’aime jouer et écouter de tous les styles et j’aime surtout en découvrir de nouveaux au travers des rencontres et de mes élèves.

Dans les grandes lignes, mes principales influences sont des groupes comme Queen, Supertramp, Téléphone et Direstraits, mais aussi des artistes comme Avishai Cohen, Mathieu Chedid, Stromae, Eddy de Pretto, Vianney, John Buttler, Ed Sheeran, Manu Chao ou Sting.

J’aime aussi beaucoup les classiques de la chanson française comme Jean-Jacques Goldman, Michel Berger, Calogero ou Mickey 3D.

Comme vous le voyez, je ne suis pas un grand connaisseur de musique classique. J’apprécie toujours des grandes oeuvres mais je n’ai jamais été baigné là-dedans. Je suis plutôt Paléo Festival que concert au Victoria Hall.

Quelle est votre chanson préférée ?

Dur à dire… n’en choisir qu’une… Je n’arrive pas à me décider entre School de Supertramp et Where do you Think you’e going de Direstraits. L’une pour mon côté pianiste et l’autre pour le guitariste.

Comment devient-on capable d’improviser ? Quelles en sont les clés ?

Il y a plusieurs chemins qui mènent à l’improvisation. Certains y vont à l’instinct, d’autres ont besoin de se reposer sur une base. Dans tous les cas, ça demande un investissement important et du travail.

Je pense que tout le monde est capable d’improviser, que ce soit en musique, en théâtre ou dans la vie de tous les jours. Mais ce n’est pas facile pour certains car on ne sait pas ce qui va se passer.

On ne sait pas à l’avance ce qu’on va faire, jouer ou dire et comment les personnes autour de nous vont réagir à cela. C’est un peu comme un saut dans le vide. Ça peut être très déstabilisant au début car c’est un peu une mise à nu.

On ne répète plus ce qu’on a appris, on crée quelque chose d’unique à un moment précis. Il faut alors accepter que parfois c’est mieux que d’autres.
Pour amener les gens à improviser, petits et grands, j’utilise deux types d’approches. 

L’une plus instinctive qui convient très bien pour un jeune public ou un public non expérimenté en musique. Par exemple, à partir d’une image ou d’une histoire, on va utiliser le piano dans son ensemble pour sonoriser et musicaliser ce qu’on voit ou ce qu’on raconte. Pour cela, on est complètement libre.

Pas de tonalité, de mesures ou quoique ce soit de fixe. On doit juste entrer dans un univers et lui donner vie. Je suis souvent très surpris des résultats obtenus avec de jeunes enfants. C’est très révélateur de leur personnalité.
L’autre plus construite.

On va rebâtir la musique petit à petit, apprendre à en maîtriser les bases pour ensuite jouer avec et se les approprier. Puis on peut aller à l’infini dans les différents styles et cultures pour alimenter notre créativité et créer son propre vocabulaire.

L’important est de connaître l’alphabet pour ne pas partir dans tous les sens et pouvoir échanger avec les autres musiciens

En quoi le projet « Impro Musique » était-il important pour vous ? Pour la notion de partage si chère à tous les musiciens ?

Ce projet est pour moi l’aboutissement d’un long processus d’introspection. Cela fait bientôt deux ans que je cherche et étudie différentes options pour créer quelque chose qui me ressemble et me rend heureux au niveau professionnel.

Si j’aime mon métier de prof de musique et de rythmique, je sens que je ne vais m’épanouir sur le long terme. C’est trop monotone et répétitif pour moi.
Ce projet allie tout ce que j’aime dans la vie. D’abord une de mes passions, la musique, mais aussi le partage et la rencontre avec d’autres personnes qui aiment la même chose que moi, et la liberté.

Je suis un bosseur mais j’aime être libre et ce projet peut m’offrir cela car je ne le vois pas comme une corvée, au contraire.

J’ai un plaisir énorme à faire mes cours en live, répondre aux questions de mes élèves, répondre au téléphone aux gens qui se demandent si c’est pour eux, et je peux organiser mon temps comme je le souhaite. 

J’y ai mis et je continue à y mettre tout mon coeur car j’y crois, je vois qu’il y a du répondant et que les gens qui me rejoignent sont enchantés. Ce qui me pousse à me donner encore plus !

Comment les initiations à l’improvisation que vous proposez s’articulent-elles ?

Ce que je propose aujourd’hui et de poser des bases musicales (harmoniques surtout) solides pour pouvoir improviser en ayant toujours conscience de ce qu’on joue.

En quelques minutes, tout pianiste peut improviser à partir de notions très simples. Par exemple en limitant notre réservoir de notes et en ne jouant que sur deux degrés d’une tonalité. Certes, ça peut paraître basique mais c’est déjà un début motivant. 

À partir de là, j’amène mes élèves à agrémenter de plus en plus leurs impros en voyant plus en détail l’harmonie, l’art de la mélodie et du rythme mais aussi la construction de la musique.

Mon but est de pouvoir être capable de saisir ce qu’on lit, ce qu’on entend et ce qu’on voit. D’être capable de s’adapter et de rebondir en toutes situations. Que l’on joue seul ou en groupe. 

Ce travail demande du temps car la musique est un sujet très très vaste mais chacun à son échelle est tout à fait capable d’atteindre un niveau qui lui permet d’avoir un plaisir énorme en jouant et en partageant la musique par l’improvisation et la compréhension.

Mon approche est liée à la méthodologie Jaques-Dalcroze. Je passe d’abord par l’expérience en jouant et en essayant, avant d’analyser ce qu’on vient de faire pour en comprendre l’essence.

Puis on est alors capable de rejouer cela différemment en le transposant par exemple, ou en la passant en mineur/majeur, en modal etc, car on a profondément compris ce qui se passait.

Il n’y a donc pas besoin d’apprendre par coeur car on a incorporé la matière. J’adore cette approche pour cela. L’expérience avant la science !


En direction de quels publics ?

Ma méthode et mon approche sont destinées à des pianistes. Qu’importe leur âge et leur niveau d’expérience. Mais il est important de connaître cet instrument un minimum car je n’enseigne pas le piano mais l’improvisation (au piano).

Chacun peut ensuite adapté mes outils à son niveau pianistique et sa personnalité. Actuellement, j’ai parmi mes élèves des pianistes entre 20 et 64 ans !

Quel est l’accueil réservé par le public jusqu’à présent à votre initiative ? 
Je vois de tout sous mes publications et publicités, des gens qui râlent, me traite d’escroc ou de vendre du rêve et d’autres qui sont touchés par ma démarche et m’en félicite. Il faut de tout pour faire un monde comme on dit…

Si j’en crois les inscriptions, je suis plus que satisfait et je ne réalise pas encore vraiment l’ampleur que ça prend. En deux semaines et en partant de zéro sur internet, j’ai largement dépassé les 50 inscrits.

J’ai eu tellement de demandes que j’ai décidé d’accueillir plus de monde que prévu et d’ouvrir un cours avancé pour les plus expérimentés qui me l’ont demandé.

Nous avons déjà eu trois cours en live qui étaient géniaux ! J’ai reçu plusieurs messages de membres qui étaient heureux de pouvoir déjà improviser avec les bases que l’on a vues et en comprenant ce qu’ils jouaient. C’est le plus beau cadeau que je pouvais espérer !

Quels sont vos projets ?

Pour la suite, j’ai déjà quelques idées comme le lancement d’une chaîne YouTube, la création d’un cours pour débutant, une application spéciale Impro Musique, et pourquoi pas d’autres cours sur les autres instruments que je pratique comme la guitare et le ukulélé

Mais je veux déjà me concentrer sur cette méthode PLS qui va durer trois mois et voir ce qui se présente à moi par le biais des rencontres avec les membres qui me proposent pleins d’idées.

On a déjà parlé avec eux d’organiser une masterclass en Suisse à la fin de cette méthode pour se rencontrer et jouer ensemble « en vrai ». C’est vraiment une belle aventure qui débute et je me réjouis de la suite.

Commentaires

Vous pourriez aussi aimer

Share This

Partager

Partagez cette news avec vos amis !