C’était en juin dernier, la cour d’appel de Paris avait confirmé la condamnation à 5 ans de prison du rappeur Rohff pour des violences aggravées commises en 2014 dans la boutique parisienne de son rival Booba, et avait ordonné son incarcération immédiate.
L’interprète de « Qui est l’exemple ? » avait été condamné à cette même peine en première instance, en octobre 2017, mais n’avait alors pas été écroué. Il avait fait appel.
« Vous devez gagner la maison d’arrêt », lui a cette fois annoncé la présidente de la cour.
Seulement, Rohff a posté aujourd’hui sur sa page Facebook un message !
Après 5 mois d’incarcération, il sort de prison et du silence.
« Libre depuis ce matin ! » a-t-il notamment écrit dans sa publication accompagnée d’une photo de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis.
Et d’ajouter : « À tout ceux et celles qui ont pensé à moi… Merci pour vos messages de soutien ».
« À tout ceux et celles qui ont tenu à m’écrire. Vos lettres ont agrandi ma cellule et en ont fait une suite royale ! Merci beaucoup ! Force à vous ! ».
« 4ème droite promenade terminée ! Force, Courage et Honneur, j’vous oublie pas les frères. Bientôt votre tour, insha Allah ! ».
Pou rappel, dans leur décision du 27 octobre 2017, confirmée en juin dernier par la cour, les premiers juges avaient dénoncé une « action collective préméditée d’une grande violence, sans autre mobile établi qu’une démonstration de force » dans le cadre d’une « rivalité » entre rappeurs.
Ce 21 avril 2014, Rohff était entré accompagné de plusieurs hommes dans le magasin Ünkut, boutique « officielle » de la marque de vêtements fondée par le rappeur Booba, située dans le quartier parisien de Châtelet.
Dans un bref déchaînement de violence dont les images avaient été captées par des caméras de vidéosurveillance, le groupe avait roué de coups un jeune vendeur en l’abandonnant dans un état critique, assommé un autre employé avec une caisse enregistreuse et détérioré la boutique.
L’artiste s’était présenté lui-même à la police quelques heures plus tard. Il avait passé deux mois en détention provisoire puis plusieurs mois sous bracelet électronique.
Cet épisode avait marqué l’apogée des « clashes » répétés entre Rohff et son rival Booba, engagés dans une compétition à base de provocations par clips ou réseaux sociaux interposés, d’albums ou de moqueries pour faire le « buzz », une rivalité attisée par leurs publics respectifs.
Booba s’est lui illustré depuis dans un autre « clash »: une rixe en plein aéoport d’Orly, en août 2018, avec son rival Kaaris.
Tous deux ont été condamnés à 18 mois de prison avec sursis et 50.000 euros d’amende.
Lors de son procès en 2017, Rohff avait fait profil bas.
Il avait soutenu qu’il avait pénétré sans préméditation dans la boutique de son ennemi juré, suivi par de jeunes fans qui l’avaient reconnu dans la rue.
Les juges n’avaient pas cru à ses explications.
Le casier judiciaire du rappeur du 94 comportait déjà plusieurs condamnations, dont une pour violences avec arme.