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Collapse, l’effervescence du post-rock à la française

Par La Rédaction

Collapse fait partie des groupes particulièrement bien inspirés de la scène post-rock française. Créé en 2011, ce dernier compte déjà 3 albums à son actif avec une vraie empreinte musicale et des thèmes pour le moins hypnotisants. De l’ombre à la lumière, les 4 musiciens qui composent cette formation grenobloise ont de la suite dans les idées. Pour Music Covers & Creations | Talent Revelator, Anthony Barruel, l’un de ses talentueux et emblématiques fondateurs, vous en dit plus. Rencontre…

 

Anthony, comment le groupe Collapse a-t-il vu le jour ?

Le groupe a été formé en janvier 2011. À l’époque, nous galérions pour trouver un chanteur, tant qu’au bout d’un moment, nous nous sommes dits que nous ferions aussi bien de faire de la musique instrumentale, sans en connaître les codes, sans jamais en avoir vraiment écouté. C’était le moment où nous nous imprégnions de groupes comme Porcupine Tree ou Archive, qui élaboraient de longues plages musicales où la voix n’intervenait pas. En résumé, nous avons pris cette voie par défaut, sans bien savoir ce que ça allait donner.

Quelles sont les caractéristiques du post-rock ?

La caractéristique principale est évidemment l’absence de chant. Il revient certainement à Mogwaï d’avoir popularisé ce style musical. Le post-rock était un genre très marginal au début des années 2000, c’est moins le cas désormais. En ce qui nous concerne, nous écoutons énormément de groupes avec du chant, et nous accordons beaucoup d’importance à la mélodie. Ce que nous essayons de faire, à notre modeste niveau, c’est de créer des montagnes russes, de jouer entre la brutalité et le calme, la douceur et la violence, en gardant l’intensité comme ligne directrice. Nous n’avons pas la prétention d’y réussir, mais c’est ce à quoi nous nous astreignons depuis que nous avons démarré ce projet.

Quel est le Top 3 des groupes de la scène internationale qui vous ont influencé ?

Dans le post-rock, certainement Mogwaï, Russian Circles et Maybeshewill. Et pour les groupes de la scène rock dite « classique », Porcupine Tree, Sigùr Ros et Nine Inch Nails.

Combien êtes-vous au sein de votre groupe ? Et quel est le rôle de chacun ?

Nous sommes 4 : guitare, basse, batterie, et Vince qui gère tout ce qui est clavier, sons électroniques et samples. Le rôle de chacun est de trouver sa place, en trouvant la partie juste, ce qui demande beaucoup de travail et de recul : dans notre cas, il vaut parfois mieux en faire moins que trop. Le fait que nous ne soyons pas techniquement des brutes nous incitent à nous concentrer sur la musique en elle-même, et à ne pas faire de remplissage inutile.

Votre troisième album, « The sleep in me », est paru l’an passé. Vous l’avez enregistré au 1936 Studio et masterisé à Abbey Road. Que représente pour vous l’aboutissement d’un tel projet ?

Nous avions déjà enregistré au 1936 studio avec Lamson Nguyen pour l’album précédent, nous étions donc dans notre élément ; malgré tout, notre niveau d’exigence ayant grimpé, nous avons parfois passé des heures pour trouver la bonne reprise de batterie, la bonne partie de guitare ou de basse, le son que nous estimions parfait au clavier. Quant au master à Abbey Road, nous l’avons fait après avoir entendu les dernières productions de Mogwaï, et aussi parce que c’était abordable financièrement (rires). Cependant, même si nous sommes de grands fans des Beatles et qu’Abbey Road est un studio mythique, nous l’avons choisi parce que nous estimions que ça permettrait à notre musique d’avoir le dynamisme que nous recherchions. Pour répondre à ta question, tu éprouves un énorme soulagement lorsque tu as réussi à faire aboutir un tel projet ; mais en même temps, tu as tellement écouté et réécouté ta musique lors des phases d’enregistrement, de mixage et de mastering, que tu ne peux plus la blairer lorsque tu tiens enfin le disque entre tes mains (rires).

Quels sont les thèmes mis en exergue à travers vos nouvelles chansons ?

Comme pour le précédent album, nous avons travaillé sur un concept pour « The sleep in me ». Les morceaux retranscrivent la nuit d’une personne atteinte de parasomnie . C’est un phénomène proche de la terreur nocturne, qui déclenche toutes sortes de sensations négatives : crise d’angoisse, spasmophilie, tétanie, cauchemars, suées, peur de la morte imminente… Les titres de l’album correspondent à plusieurs phases de ces manifestations. Après, pour être honnête, je ne pense pas que l’écoute de l’auditeur soit entachée par le fait qu’il n’ait pas connaissance du thème que nous mettons en exergue ; cela est surtout utile pour nous, afin de trouver l’enchaînement des chansons et l’ambiance que nous souhaitons leur donner.

Où aimez-vous vous produire le plus souvent ?

Là où l’on veut bien de nous (rires). Avec le style de musique que nous faisons, c’est très compliqué de démarcher des concerts. Nous avons pu tourner en 2018 un peu partout en France, et même si on a eu des plans qui ont été plus compliqués que d’autres, on adore être sur la route et jouer ailleurs que chez nous. Après, s’il fallait retenir un endroit à Grenoble, ce serait l’Ampérage. Nous avons beaucoup joué dans cette salle, et nous n’y avons que des bons souvenirs, tant au niveau des concerts que des équipes techniques et des associations qui se sont démenés pour qu’on puisse être dans les meilleures conditions.

Que penses-tu de la plateforme Music Covers and Creations | Talent Revelator ?

Du bien, du bien, que du bien.  S’il n’existait pas de telles plateformes pour les groupes comme nous, on galérerait plus encore pour pouvoir diffuser notre musique et nous faire connaître, au moins un peu. C’est incroyable de voir qu’il existe toujours des passionnés pour permettre aux petits d’exister ; on ne peut que vous remercier pour cela.

Comment peut-on te contacter et en découvrir plus sur ton univers ? 

Sur notre site officiel, par exemple, où notre dernière album est en écoute. On y trouve également du merchandising : vinyles, t-shirts, nos deux premiers albums… Vous pouvez suivre également notre actualité sur Facebook et voir clips et morceaux joués en live sur YouTube. Enfin, vous sommes également sur Instagram (voir liens en bas de page, ndlr).

Quels sont vos projets ?

Nous sommes en train de composer de nouveaux morceaux ; nous avons pas mal galéré pendant quelques mois, mais ça commence à prendre forme. On espère enregistrer un nouvel album d’ici 2020. Nous devrions également tourner en 2019, pas forcément en France d’ailleurs. Et le 9 novembre, nous jouons à Grenoble, dans la salle du Ciel pour présenter un nouveau projet : depuis début 2018, nous projetons lors de nos prestations des vidéos que nous avons tournées nous-mêmes, et cette nouveauté a été très bien accueillie lorsque nous l’avons présentée pendant notre tournée. On est donc heureux de la faire découvrir dans notre ville d’origine. Nous travaillons également avec Magali Laroche pour tourner un clip ; tout cela est en train de se mettre en place et prend beaucoup de de temps, surtout lorsque tu ne vis pas de ta musique et que tu as un boulot à côté. Mais les choses bougent, et nous avançons. C’est le principal.

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