Accueil Humour Avis de Tempête sur la Corse : « J’en ai encore sous la semelle »

Avis de Tempête sur la Corse : « J’en ai encore sous la semelle »

Par La Rédaction

Personne ne peut résister à l’humour féroce de ce révolté de la vie dont le grand cœur n’a d’égal que sa capacité à provoquer le rire. Hubert Tempête est un artiste. Un vrai de vrai. Avec talent et générosité, l’homme sait enchanter le public créant ainsi des moments de partage intergénérationnel inoubliables. Timpesta est unique car il est lui-même. Humble et spontané. Ne le manquez pas en concert. Il fêtera ses 60 ans de carrière sur la scène de l’Espace Culturel Charles Rocchi à Biguglia, le 30 novembre prochain… Ou bien allez à sa rencontre, au cœur du quartier du Vieux-Port de Bastia qui lui est si cher, le roi de la macagna reçoit sans rendez-vous et se joue des maux au son de sa fidèle guitare, en donnant de la voix, passionnément…

 

Hubert Tempête, après un parcours assez long et riche, quel bilan tirez-vous de toutes ces années au service de la macagna ?

Que du positif ! Une vie de macagna presque accomplie. Mais ce n’est pas fini. J’en ai encore sous la semelle. Il ne faut pas que les autres se mêlent de mes affaires. Il me reste quelques dossiers secrets en stock et je suis prêt à me mettre à table, à n’importe quelle heure de la journée et de la nuit.

Croyez-vous que l’environnement culturel en Corse favorise l’épanouissement de l’humoriste ? Et à votre avis, que lui manque-t-il ?

Pour ma part, l’humour n’a pas besoin de subventions pour prendre sa pleine mesure. Je pense que c’est un véritable état d’esprit et qu’il faut davantage de rires et de bonne humeur, dans notre société, parce que la macagna aide les gens à vivre mieux, à soulager leurs soucis quotidiens et leur stress. Et si l’on apprend cela à l’école, il pourrait même y avoir quelques emplois à la clé.

Qu’est-ce qui vous inspire dans votre travail ? D’où vous viennent vos idées de sketches et de chansons ?

Je ne sais pas d’où ça me vient, mais ça me vient. C’est naturel chez moi, depuis mon enfance. Même à l’époque où je bossais comme vitrier et facteur, j’ai toujours eu la macagna dans le sang. Et dès que j’avais un flash, je notais mes idées pour ensuite les transformer en sketches, en jeux de mots, en chansons et quelques fois en vraiment n’importe quoi. D’ailleurs, je peux dire que tout m’inspire mais surtout n’importe quoi…

Selon vous, la macagna a-t-elle des limites et qui les fixe ?

La macagna a certainement une limite qui est limitée, mais qu’on peut quand même dépasser. Le tout c’est de ne pas se faire prendre par les hautes autorités incompétentes en la matière…

Aujourd’hui, dans une conjoncture socioéconomique particulièrement dégradée, est-il facile de faire rire le public ?

C’est la faccia que tu as quand tu montes sur scène qui fait rire le public. Et lorsque tu arrives à avoir ce truc-là c’est le succès assuré, les gens rigolent et restent sur leur première impression qui est certainement la plus importante.

Pensez-vous qu’on peut rire de tout quand on est humoriste ?

Non, il faut quand même faire gaffe de ne pas tomber dans les travers de l’irrespect et de la méchanceté gratuite. Me concernant, ce n’est pas le genre de la maison.

Avec vos sketches, on vous colle souvent un petit côté macho… Vous confirmez ?

C’est juste un rôle, sinon je ne suis pas du tout macho. J’aime les femmes et sans elles je crois que l’homme serait foutou.

C’est pourquoi, d’ailleurs, vous cuisinez tout spécialement pour elles dans votre pizzeria…

Exactement… Je fais mes pizzas avec amour et classe. Et j’aime entendre dire : « Hubert, ta pizza elle est bonne ». Je suis tellement content que j’ai envie de ne rien leur faire payer. D’ailleurs, je peux me vanter que celles et ceux qui ont mangé une pizza chez moi l’ont tellement appréciée que je ne les ai plus jamais revus (rire)…

Quelles sont vos spécialités ?

Dans mon menu, il y a deux sortes de pizzas. La traditionnelle reine : jambon, champignons, fromage, olives. Et après la fameuse pizza aux anchois dont moi seul ai le secret… Mes clients me demandent comment j’arrive à les faire aussi bonnes, mais c’est comme la macagna cela ne s’explique pas…

Est-ce l’air du Vieux-Port et du Mercà de Bastia qui vous inspire ?

C’est plutôt la mentalité et les valeurs d’antan qui m’animent. Le dialogue qu’il y avait dans les quartiers à l’époque. Malgré la misère et les problèmes, les gens avaient toujours le mot pour rire. J’essaye de conjuguer tout ça au présent… Paroles de Corse !

Au cours de ces derniers jours, vous avez également sévi, entre les pluies et le vent…

À ce sujet, j’ai d’ailleurs lu dans un journal local un article avec pour titre « Sandy, la Tempête qui sauvera la planète ». Moi je pense que c’est plutôt Hubert Tempête qui sauvera la planète pour Sandy… euros.

Êtes-vous toujours aussi fan du Sporting ?

Oui, naturellement, mais je suis moins passionné qu’avant, car un peu déçu de ce qui se passe dans les stades. Mais malgré tout : Forza Bastia ! È Forza Jojo Bonavita !

Quels sont vos prochains projets ?

J’ai envie de faire Bercy quì ! Mais surtout de continuer tant que j’aurais du souffle et que ma mémoire me le permettra, pour chanter et jouer de la guitare, aux quatre coins de l’île, et même du monde entier ! Et puis, si les extraterrestres viennent me chercher, de toute façon, je partirais tranquille, car la relève est assurée, avec mes fils spirituels Daniel et José d’I Mantini qui continueront l’œuvre intempestive que j’ai modestement commencée…

 

Interview et photographies réalisées par Roland Frias

 

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