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Joe Dassin, un précurseur dans l’âme

Par La Rédaction

Joe Dassin était un artiste d’exception. Chanteur, compositeur et écrivain américano-français, il a, en l’espace de 16 ans de carrière (1964-1980), connu de nombreux succès dans la francophonie et ailleurs, notamment en Finlande, en Grèce et en Allemagne : Joe Dassin a vendu plus de 50 millions de disques dans le monde dont près de 17 millions en France, soit 10 millions de singles et 7 millions d’albums. Il était l’un des précurseurs des covers et adaptations en français de tubes britanniques ou américains. Décédé le 20 août 1980, il aurait eu 80 ans aujourd’hui. Retour sur sa brillante carrière et ses plus grands succès…

 

Tout de part de Maryse Massiera, une connaissance de Catherine Régnier, secrétaire chez CBS Records, entreprise qui, dans les années 60, s’était installée en France afin d’y distribuer les disques de ses stars américaines. C’est elle qui fait donc passer à son amie une bande sur laquelle Joe Dassin entonne un folk song américain, Freight Train. Son objectif est de graver cette bande sur un disque simple afin de l’offrir à Joe Dassin pour son anniversaire. À l’écoute de la bande, CBS est convaincue de lancer son premier artiste francophone, et, le 26 décembre 1964, Joe Dassin, premier résident français à signer avec une maison de disques américaine, enregistre quatre titres (dont Je change un peu de vent, version française de Freight Train), accompagné de l’orchestre de Oswald d’Andréa, dont deux chansons sont signées Jean-Michel Rivat et Frank Thomas.

Au mois de juin 1965, il sort un nouvel EP dont le titre phare est Je vais mon chemin. Ce deuxième disque est un nouvel échec. Il ne s’écoule qu’à 2 000 exemplaires environ. Et si, en ce début de carrière, Joe Dassin a quelquefois l’occasion d’interpréter ses chansons à la télévision (notamment Je change un peu de vent et Je vais mon chemin), les médias s’intéressent plus à lui en tant que fils de Jules Dassin qu’en tant que chanteur.

En avril 1969, Joe Dassin est victime d’un premier infarctus. Reprenant ses tournées, il rencontre Boby Lapointe, qui lui présente Georges Brassens et l’emmène en tournée. L’année 1969 se poursuit par Les Champs-Élysées, une adaptation en français par Pierre Delanoë de Waterloo Road, une chanson britannique de Lionel Morton, et Le Chemin de papa, cosigné par Dassin et Delanoë. Les Champs-Élysées s’écoule à 600 000 copies et devient l’un des plus grands succès de Joe Dassin, qui sera par la suite traduite en plusieurs langues (allemand, italien, anglais, japonais) et est également très célèbre en Russie.

Le 22 octobre 1969, Joe Dassin termine sa tournée à l’Olympia avant de recevoir le grand prix du disque de l’Académie Charles-Cros pour l’album Le Chemin de papa, dans lequel il reprend l’ensemble de ses succès (La Bande à Bonnot, Siffler sur la colline, Ma bonne étoile, Le Petit Pain au chocolat, Les Champs-Élysées, Le Chemin de papa ou encore Mon village du bout du monde). Joe Dassin est devenu en deux ans l’une des plus grandes vedettes françaises, et ses concerts affichent désormais complet.

Pour la première fois, il est classé au hit allemand avec Die Champs-Élysées. Début 1970, il sort un nouveau single composé de deux nouveaux titres : C’est la vie, Lily et Billy le Bordelais. Le disque s’écoule à 400 000 copies. À la suite du titre Billy le Bordelais (une de ses compositions), Joe Dassin est intronisé « Compagnon de Bordeaux » par le conseil de la ville.

Fin 1978, Joe Dassin célèbre ses 15 ans de carrière dans la chanson. Pour l’occasion, il sort un nouvel album, 15 ans déjà, qui obtient un disque d’or pour 100 000 exemplaires vendus et contient, entre autres, La vie se chante, la vie se pleure. Début avril, CBS sort un nouvel extrait de l’album, Côté banjo, côté violon : le disque ne se vend pas et la chanson ne se classe dans aucun hit-parade de l’époque. D’autres chansons de l’album (Darlin, Toi le refrain de ma vie, Un lord anglais ou encore Happy Birthday) sont l’objet d’une forte promotion, mais le succès n’est pas au rendez-vous. Au cours de l’été 1979, toujours en pleine période disco, il sort son nouveau 45 tours, Le Dernier Slow, qui s’écoule à 400 000 copies. Ce sera son dernier grand succès.

Fin 1979, Joe Dassin n’a qu’une idée en tête : se faire plaisir. C’est dans cette optique qu’il part aux États-Unis pour enregistrer son nouvel album Blue Country, album country-blues dont la majorité des titres sont des reprises de Tony Joe White. Le single composé de Si je dis je t’aime et Faut pas faire de la peine à John sort simultanément avec l’album. Celui-ci est plutôt bien accueilli par la critique mais pas par le public.

Au cours de l’année 1980, l’album Blue Country est traduit en anglais et devient Home Made Ice Cream. Le disque sort alors dans plus de 25 pays. La santé de Joe Dassin se détériore à cette époque. En décembre 1979, une alerte cardiaque, doublée d’une opération due à un ulcère à l’estomac, l’oblige à annuler toutes ses tournées. Dans les mois qui suivent, il multiplie les malaises cardiaques, exacerbés par le stress (notamment la procédure juridique concernant la garde de ses enfants depuis son divorce en 1977), l’alcool et la drogue. Il sort tout de même un ultime single, The Guitar Don’t Lie, qui figure sur son dernier album Le Marché aux puces. C’est Tony Joe White en personne qui se charge de mettre un texte sur cette composition. Fin juillet 1980, Joe est à nouveau victime d’un infarctus et est hospitalisé à l’hôpital américain de Neuilly.

Le 20 août 1980, Joe Dassin meurt à l’âge de 41 ans à la suite d’un infarctus du myocarde à Papeete (Tahiti), alors qu’il était en vacances.

Une plaque à sa mémoire est visible à Papeete au bar « le Rétro » sur le front de mer où il est mort, au premier étage. Son monument funéraire se trouve au Hollywood Forever Cemetery, cimetière juif de Hollywood à Los Angeles (Californie).

En 2010, Joe Dassin se situe en quatorzième position dans le classement des chanteurs ayant vendu le plus de disques en France, et son fils cadet Julien Dassin consacre, en octobre 2010, une comédie musicale à la mémoire de son père.

En 2013, la chanteuse Hélène Ségara rend hommage à Joe Dassin en composant l’album Et si tu n’existais pas, album de douze duos virtuels reprenant ses plus grands succès. L’album est promu disque de platine en quelques semaines.

 

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