En ce premier week-end de septembre, l’artiste performeuse luxembourgeoise Deborah De Robertis a encore fait parler d’elle. En effet, elle a été interpellée et placée en garde en vue par la police, pour s’être exhibée devant la grotte de Massabielle à Lourdes (Hautes-Pyrénées), seulement vêtue d’un voile bleu sur la tête. Elle sera jugée en mai 2019.
Les Femen ont indiqué sur leur page Facebook « se ranger du côté de l’apôtre Luc : le corps de la femme est beau, le corps de la femme n’est pas obscène, c’est le regard que pose l’Eglise dessus qui l’est ! ». Et le mouvement féministe d’ajouter : « Nous nous joignions à la performance artistique de cette artiste, et nous communions avec elle ».
Deborah De Robertis est une artiste visuelle, vidéaste et performeuse qui travaille sur le point de vue du modèle féminin. À ce sujet, elle affirme dans Les Inrockuptibles que « montrer son corps nu est une réflexion qui peut avoir une portée politique. Mais ce n’est pas tant le corps qui est politique, que la réflexion qu’il entraîne ».
La jeune femme de 36 ans est connue pour réinterpréter des œuvres majeures de l’histoire de l’art sous la forme de performances.
Depuis le début des années 2010, Deborah De Robertis se fait photographier, les cuisses écartées et le s**** apparent, dans des salles de musées. Pourtant, sa performance n’est véritablement médiatisée que le 29 mai 2014, lorsque l’artiste expose ainsi son s**** au Musée d’Orsay à Paris, juste au-dessous de l’œuvre de Gustave Courbet intitulée « L’Origine du monde ». Cette dernière performance est accompagnée par la voix préenregistrée de l’artiste, qui répète comme une litanie les mots « Je suis l’origine / Je suis toutes les femmes / Tu ne m’as pas vue / Je veux que tu me reconnaisses / Vierge comme l’eau / Créatrice du s***** », avec l’Ave Maria de Schubert en fond sonore.
